Un nouvel article ! Youpi ! C’est la fête !!
Oui mais c’est un article de remplissage.
Je ne vous souhaite d’ailleurs pas une bonne année, car ça
ne ferait que souligner le fait que nous sommes en janvier et qu’en suis encore
à relater les premiers jours de septembre.
Bon, reprenons : avant le début de cours, j’ai un peu
l’impression de m’être catapulté sur une île déserte. Certes, il y a plein de
gens, mais c’est des gens chinois. La plupart des étudiants étrangers ont été
plus perspicaces que moi et ont compris qu’il ne sert à rien d’arriver
plusieurs jours en avance.
Je fais donc très peu de rencontres et reste solitairement
prostré dans ma chambre le plus clair de mon temps, branché sur Internet, à
manger mes nouilles instantanées devant des séries américaines décérébrantes.
J’effectue quand même quotidiennement un raid d’exploration du campus, poussant
toujours plus loin les recherches. Quand je sors, j’observe que d’autres
allochtones ont débarqué et galèrent comme moi à communiquer avec les Chinois.
Galère est bien le mot ! Prenons comme exemple le jour
où je me suis décidé à aller acheter un vélo. Je m’étais préparé
psychologiquement à marchander avec une détermination farouche pour obtenir un
bon prix, voire à me battre à mort avec les vendeurs s’il le fallait.
Je me pointe donc un beau jour au petit magasin que j’avais
repéré. Je demande au couple de propriétaire, dans mon chinois rudimentaire,
s’ils ont des vélos à vendre, ce à quoi on me répond : « ouais, celui-là ».
Et là, comme je suis un faible et qu’en plus à l’époque le
moindre mot en mandarin m’est difficile, tout s’enchaîne très vite :
« Quel prix ? Ah, OK. Je prends.
Cadenas ? Quel prix ? Ah, OK. Je prends. Au revoir. »
(J’espère que vous avez pris note de mes supers techniques
de marchandage).
Bien évidemment, comme on est en Chine, après avoir pédalé environ
34 secondes sur ma bicyclette (oui, je suis prêt à ressortir des mots désuets
pour ne pas faire de répétitions), le guidon se dévisse à moitié et je suis
obligé de le tenir perpendiculairement à la direction dans laquelle je me
déplace.
Je retourne donc voir les vélo-tistes qui me réparent le
tout en s’excusant, ce qui ne change rien au fait que mon vélo n’a ni panier,
ni sonnette, ni vitesses, et qu’il pèse environ 62g tellement qu’il est fait en
plastique, voire en mousse.
Depuis, j’ai effectivement fait quelques progrès (et je n’ai
pas eu besoin de retourner au magasin ce qui relève du miracle, je dois faire
partie du 1% d’élus ou quelque chose comme ça). Des progrès mesurables puisque
je peux plus ou moins me faire comprendre, et il m’est même arrivé une fois de
marchander des vêtements (le plus dur étant de savoir quel est le prix réel des
marchandises chinoises). Désormais, je comprends le prix que m’annoncent les
caissières au moins une fois sur deux (pour ma défense, leur articulation est
proportionnelle à leur amabilité. Et sur une échelle de 0 à 10, je noterais
leur amabilité à disons, hmm, -3).
Mais il y a une catégorie de Chinois avec laquelle toute
communication reste impossible (enfin si, elle est possible mais
unilatérale : je me fais comprendre mais je ne comprends rien). Une sorte
de boss de fin de niveau si vous voulez, quasiment imbattable.
Ce boss, c’est le chauffeur de taxi.
Il faut savoir qu’à Beijing il y a ce qu’on appelle le « 儿化音 »,
ce que je traduirais à la louche par « accent du 儿 »,
sachant que ce caractère se prononce comme le « r » américain. Théoriquement,
ça veut dire qu’à la fin de certains mots on rajoute un « r ». Une
sorte de suffixe qui rend les choses plus euh… sympathique. On va dire ça.
Mais certains Pékinois sont carrément au niveau supérieur,
c’est-à-dire qu’ils ont un dialecte complet basé exclusivement sur cette
particularité de prononciation. Pour faire clair, ils parviennent à intercaler
entre chaque son un bon gros « r », voire à prononcer simultanément
« r » et tout autre son de la langue chinoise. Techniquement, ça signifie
que les chauffeurs de taxis (et une bonne partie de la population pékinoise) parlent
comme s’ils étaient à la fois en train d’aboyer, de manger des caramels mous et
de se faire arracher une ou deux molaires.
Voilà la fin de cet article fourre-tout - mais réjouissez-vous : dans le prochain épisode... Le début des cours ! (non non, vous ne rêvez pas, et merci de ranger votre scepticisme !)
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