Rien d’étonnant, mais mes premières impressions ne reflètent
pas la réalité du campus et de l’université en général.
Après avoir revêtu un ensemble short-tongs-pas-chemise-à-fleurs-quand-même-mais-presque,
je suis parti en exploration sans plus attendre.
Avant de quitter la France, j’avais eu la bonne idée de
télécharger Osmand sur mon téléphone. Application géniale (même si les
graphismes sont dignes d’un daltonien, voire des années 1990), qui me permet
d’accéder gratuitement et hors ligne aux cartes détaillées de toutes les
grandes villes de Chine.
Et au moment-même où j’ai mis un bout d’orteil dehors, j’en
ai eu besoin. Parce que les campus chinois, en vrai, c’est pas de la gnognotte
– sans compter que Tsinghua a probablement le plus grand campus de tout Beijing.
Pour vous donner une petite idée, voici la carte du campus
telle que je l’avais longtemps étudiée avant mon départ (clique si tu veux, t'es pas obligé hein).
Maintenant
ce petit carré vert là,
Ben c’est 14 terrains de tennis.
Voili voilou.
Mis à part les problèmes d’échelle (qui se résolvent un peu
quand on a un vélo), autre petit détail surprenant : tous les étudiants en
uniforme militaire, alignés dans la rue sans qu’une oreille ne dépasse, qui se
mettent soudainement à marcher au pas en hurlant « 一,二,三,四
,一,二,三,
四
… ».
La première fois j’ai changé de trottoir
en craignant qu’ils ne me tirent dessus pour délit d’occidentalisme, mais en
fait j’ai rapidement réalisé qu’en guise d’armes à feu ils avaient tous leurs
gourdes de thé Hello Kitty (bon en vrai j’ai pas vu de Hello Kitty mais vous
admettrez que les petites gourdes de thé glacé ça atténue légèrement l’image
guerrière quand même).
(Malheureusement j'ai pas pris de photo. Oui, en Chine, les filles se tiennent souvent la main, c'est véridique.)
Pendant près d’une semaine j’ai cru que c’était l’uniforme de l’université et qu’ils gueuleraient sous ma fenêtre tous les jours en faisant leurs exercices quotidiens, mais en fait au bout d’une dizaine de jours toutes les tenues camouflages ont disparu du campus.
Pendant près d’une semaine j’ai cru que c’était l’uniforme de l’université et qu’ils gueuleraient sous ma fenêtre tous les jours en faisant leurs exercices quotidiens, mais en fait au bout d’une dizaine de jours toutes les tenues camouflages ont disparu du campus.
En fait c’est une sorte de formation de deux semaines
à deux mois (selon les universités) que tous les étudiants suivent une fois dans leur scolarité, pour leur
apprendre à être réactifs, à obéir aux ordres, à marcher au pas etc. Voilà.
Estimez-vous heureux d’avoir l’explication tout de suite, j’ai mis un mois et
demi à élucider le mystère.
Lors de mon premier jour d’exploration, après m’être perdu
et juste avant d’abandonner les recherches, j’ai quand même réussi à trouver le
supermarché qui se trouve au sous-sol du bâtiment dans lequel j’ai cours (mais
ça, je ne le savais pas encore).
La première fois que j’y ai mis les pieds, j’ai été
émerveillé par l’étrangeté et l’exotisme des produits que j’y ai trouvé, j’ai
déchiffré laborieusement les caractères présents sur les emballages, je me suis
perdu dans les rayons…
Maintenant je suis blasé. Des biscuits parfum
chocolat-poulet ? Normal.
C'est grâce à ce supermarché que j'ai pu survivre aux premiers jours, en me nourrissant de nouilles instantanées matin, midi et soir (bon ok, pas matin).
Bien sûr, mon exploration ne s'est pas arrêtée là, mais ceci est une autre histoire un autre article.