samedi 31 août 2013

3 jours à Hong-Kong


Comme je ne voulais pas me contenter de Taïwan pour mes vacances, mon plan était de passer une semaine à Hong-Kong avant de rentrer à Beijing, et peut-être même le nouvel an chinois. A l’époque, je n’en étais pas encore certain, et bien sûr, pour faire les choses bien, je préférais me décider à la dernière minute, histoire de payer un max et de me stresser jusqu’au bout.

Le problème, c’est que théoriquement, pour avoir un visa d’entrée sur le sol taïwanais, il faut déjà avoir prévu son retour. J’ai donc acheté un billet avec une date approximative, en me disant qu’au pire, je le changerai.

(Je recyle mes anciens dessins parce que j'ai la flemme de dessiner)

De fait, à l’aéroport de Beijing, la fille du check-in m’a demandé : « quand est-ce que vous repartirez de Taïwan ? ».

Alors je réponds et commence à sortir ma confirmation de réservation, bien content de moi (« ah, fiou, ouf, didon, je l’ai pas acheté pour rien, mon billet ! »).

Je n’avais juste pas prévu qu’elle me coupe : « haha nan mais c’est pas la peine hein, moi je pose la question parce que c’est la procédure hein, en vrai je m’en tape mais com-plè-te-ment ! ».

J’avais donc bel et bien acheté mon ticket pour rien du tout.

*PUB*

La bonne nouvelle, c’est que je l’avais acheté via Ctrip, qui est un super site (sorte d’Opodo à la chinoise – bien sûr, c’est pour des vols au départ, à destination ou à l’intérieur de la Chine).

En gros, quelle que soit la compagnie qui opère votre vol, si ce dernier est échangeable ou remboursable, vous contactez Ctrip, et ils font tout pour vous. Avec ma carte de téléphone taiwanaise PourricarteTM qui n’était pas fichue de téléphoner à l’étranger, j’étais pourtant plutôt mal barré… mais je les ai simplement skypés, et ce sont eux qui m’ont rappelé !

Alors que quand tu prends un vol directement sur le site d’Air China, qui est pourtant une grrrande compagnie, tu galères comme un malade. Mais ceci est une autre histoire…

Je ne suis (malheureusement) pas payé par Ctrip pour ce message à caractère publicitaire.

*/PUB*

J’ai donc décidé (une fois à Taïwan et bien à la dernière minute) de ne partir que 3 jours à HK, et surtout de partir avec le vol de 7:15, vous savez, celui qui fait qu’on doit se lever à 3:30 du matin pour le prendre…

Remercions Cunégonde-Bertrande qui a eu la force de me dire gentiment au revoir à cette heure indue, alors que moi, à sa place, j’aurais lancé un « ouais ouais allez salut » avant de me remettre à ronfler.

Me voilà donc en pleine nuit à la gare routière, avec ma valise en surpoids (on ne perd pas les bonnes habitudes). Je prends le bus, j’arrive à l’aéroport désert (normal à 6h du mat’), désert sauf UN guichet avec une queue interminâAâble. Le mien, de guichet, bien sûr.

J’arrive tout de même dans l’avion sans encombre, et me retrouve à côté d’un jeune couple hongkongais qui, tout comme la majorité des passagers, n’a fait que dormir pendant tout le vol. J’aurais bien voulu dormir aussi, mais la spécificité de ce couple de hongkongais, c’est que la fille dormait allongée sur les genoux de son copain, et accessoirement, sur la moitié de mon siège. Je lui faisais des petits coups de genoux pour qu’elle déguerpisse de mon territoire, mais à chaque fois que je m’endormais, je me réveillais en découvrant que j’avais fait les frais d’une nouvelle invasion pendant mon sommeil.

Heureusement, Taipei-HK n’est qu’un vol de deux heures. Sinon, en tant que Râleur Professionnel Certifié(1), j’aurais dû écrire 10 lignes de plus pour me plaindre. On l’a échappée belle.

(1) ou RPC, à ne pas confondre avec la République Populaire de Chine, qui est parfaitement insignifiante comparée à ma grandeur.

J’avais hésité à prendre une auberge de jeunesse « à pas cher » à Tsim Sha Tsui, un quartier populaire, touristique et très central de Hong-Kong. Et puis finalement, je me suis dit « flûte, ça fait un semestre que je dors sur une planche de bois à Beijing, je vais m’accorder 3 jours de vrai matelas avant de remettre ça pour 6 mois ! ».

Je me félicite de ce choix, parce que Tsim Sha Tsui, ça pue : c’est noir de monde, bruyant, il y a des vendeurs de rue Indiens à tous les coins de rues qui t’accostent avec insistance en mode « friend, you want to buy a watch ? », bref, c’est pas le type d’endroit où on se sent particulièrement à l’aise.

C’est ainsi que, plutôt que d’opter pour une boîte à chaussure vétuste dans le centre de la ville, j’ai réservé un hôtel 12 étoiles bieeen cher, quelques arrêts de métro plus au nord. La conséquence directe, c’est que j’ai mis 50 min à le trouver. J’avais l’air tellement paumé avec mon énorme valise d’immigrant clandestin qu’une Hongkongaise m’a demandé si j’avais besoin d’aide, avant de m’annoncer qu’elle ne connaissait elle-même pas la rue dont je parlais…  J’ai donc tourné dans tous les sens en désespérant, allant jusqu’à faire 4 allers-retours sur cette foutue passerelle. Alors déjà que c’te passerelle, de base, c’est une construction du diable, mais là en plus avec mon enclume de valise qui faisait un bruit de malade en roulant par terre, j’ai failli succomber d’une mort atroce suite à mes ampoules aux mains.

Finalement, à force de zyeuter mon GPS google maps, j’ai fini par comprendre où il fallait que j’aille… C’est ainsi que, quelques minutes plus tard, les portiers de mon hôtel super luxe ont ouvert la porte à une créature transpirante, essoufflée, échevelée, ahanante, bref : moi.

La réception m’a informé que ma chambre n’était pas prête. Je me suis donc assis sous l’œil curieux des autres clients de l’hôtel (en vrai ils n’en avaient rien à faire de moi mais c’est plus stylé si quand je raconte je suis le centre du monde), et je me suis efforcé de me donner une contenance et d’afficher un air digne tout en répétant dans ma tête : « si je n’ai pas une douche et un lit dans 5 minutes, je me transforme en un McGyver kamikaze et je fais un attentat explosif suicide à l’aide de ce trombone et de ce bouton de chemise ».

Heureusement, ma douche et mon lit, je les ai eus. Je n’ai cependant pas beaucoup profité de ma superbe chambre et de mon matelas douillet au cours de ces 3 jours. En fait, j’ai TOUT fait pour rentabiliser à fond mon séjour.

Voilà, l’avantage de faire du tourisme tout seul, c’est qu’on peut aller à son propre rythme, sans s’arrêter pour se demander « bon, on fait quoi maintenant ? », se disputer trois quarts d’heures, bouder une heure, tenter de s’entre-assassiner une ou deux fois, puis se remettre en route.

Là c’était très simple, j’ai tout fait au pas de course. En 3 jours, j’en ai vu, des trucs ! La preuve :


Victoria Peak



Sans doute une des attractions incontournables de HK, le Pic Victoria, en haut duquel on monte en prenant un tram assez ancien.

Le départ du tram

Par contre, quand on y va, mieux vaut prévoir son coup. Parce que l’heure et demie de queue promise par tous ceux qui t’en parlent, ben, elle est bien réelle. Alors quand tu es un touriste solitaire et que la batterie de ton portable lâche dès les premières minutes de queue… Ben tu t’ennuies comme un rat mort.

La dernière demi-heure de queue

Bien sûr, la vue vaut le coup ! Les photos rendent toujours et inévitablement bien. Le principal problème c’est que tu auras exactement la même photo que les milliers d’autres touristes qui viennent chaque jour en haut de ce point de vue.


L'espèce de mall sur lequel on monte pour avoir la vue (moyennant pognon, bien évidemment)





Autre chose à prévoir : la météo ! Car la queue, tu la fais quasi exclusivement dehors. Donc quand tu y vas dans l’après-midi, que tu restes pour le coucher de soleil, et que tu repars après, et bien, il peut t’être utile de savoir que la température va chuter de 15°C, et que le vent va souffler à une vitesse moyenne de 210km/h, et que la petite veste que tu as pris soin d’emporter avec toi et de te trimbaler toute la journée malgré la chaleur, elle ne va faire que retarder ton décès par congélation (ça sent suffisamment le vécu ou bien faut-il que j’en rajoute ?).



Je crois qu’il y a des bus qui vont aussi en haut du pic. Je n’ai pas réussi à les trouver, mais ça vaut sans doute davantage le coup que d’attendre 1h30 pour prendre un tramway qui monte simplement une pente à 45° (« mais c’est rigolo » diront certains moutons qui feraient mieux de se taire et de brouter).



Ngong Ping 360, Great Buddha et Po Lin Monastery



Ngong Ping 360, c’est la télécabine(2) qui mène au grand buddha sur l’île de Lantau.


J’y suis allé un matin très tôt pour ne pas avoir de queue (on voit que j’ai été traumatisé par le Victoria Peak), et je n’en ai pas eu ! J’étais même tout seul dans ma cabine. En revanche, il y avait une telle brume qu’au cours du trajet aérien (d’une dizaine de minutes), je ne voyais ni devant, ni derrière, ni le ciel, ni le sol. Bref, j’étais comme dans une autre dimension isolée du monde, avec de temps en temps une cabine vide qui passait à côté de moi en sens inverse. Très étrange.






Le Buddha est impressionnant. Il faut payer pour monter et aller à l’intérieur. Je ne suis pas convaincu que l’intérieur en vaille le coup (mais la montée si, donc peu importe), en revanche le repas qui vient avec le billet, et qui est servi au Po Lin Monastery est une initiative plutôt sympa !




Le billet du Ngong Ping 360 peut être couplé avec 1 ou 2 « expériences 3D patati patata » (je ne sais plus comment ils qualifiaient tout ça). J’en ai fait une sur la vie de Buddha pour voir. 

Bon, c’était un dessin animé quoi.

Bref, pas la peine d’ouvrir votre porte-monnaie, à moins d’être un grand amateur de ce genre de choses, c’est-à-dire un enfant de 3 à 6 ans.




Les Hongkongais aiment l’encens.

Ce type devait avoir un sacré truc à demander…




(2) Satisfait, Charles ?


Chi Lin Nunnery






Très joli. Là encore, c’est architecturalement très différent de Beijing et de Taïwan.






Wong Tai Sin Temple



Pas loin de la Nunnery, ce temple est assez sympa. Je pense qu’à la date où j’y suis allé, j’ai encore eu droit à la foule du nouvel an.



Quand j’y étais, c’était un véritable temple à la IKEA, où le flot de touristes et de pratiquants était guidé par des barrières et n’allait que dans un sens. Il y avait des panneaux qui disaient : « achetez vos offrandes avant d’entrer, après, c’est trop tard, pas de retour en arrière ! ».



Ten Thousand Buddha Temple



Ce temple n’est à la base pas très touristique, et pour cause : il est plutôt isolé. Il faut le trouver, caché derrière un immeuble au fond d’une ruelle, vers une station de métro plutôt loin du centre. Mais ses bonnes notes sur Tripadvisor en ont fait une attraction montante. Il faut bien dire que ces centaines de statues de Buddha, toutes plus ridicules les unes que les autres, sont assez originales :



  Il faut avoir de bonnes jambes pour monter tout en haut, surtout si comme moi, on est pressé.

J’étais pressé tout au long de mon séjour, histoire de voir le plus de coins possibles (j’ai grosso modo passé trois jours à courir, et je revenais le soir avec des pieds en sang).


Mais j’étais d’autant plus pressé que j’ai décidé de visiter ce temple à moins d’une heure de sa fermeture. Je me suis donc engouffré dans le métro, je l’ai cherché à la hâte et ai gravi le flanc de la montagne au pas de course.

L’avantage, c’est que j’ai eu droit à la jolie lumière du soir une fois arrivé au sommet.



Inutile de vous dire que j’ai bien dormi cette nuit-là.

Quant à savoir s’il y effectivement 10 000 buddhas, et bien je n’en suis pas sûr (vous croyiez que j’allais compter ?). Mais si on inclut les mini-statuettes qui tapissent les murs du kitchissime temple, ça fait sans doute le compte.


Photo prise en mode furtif parce que c'était interdit

Je ne sais pas comment on fait pour garder son sérieux pendant la prière dans un temple comme celui-ci…



Avenue Of The Stars







L’incontournable de Hong-Kong. Pas pour leur contrefaçon du walk of fame hollywoodien, car honnêtement, si comme moi vous ne connaissez pas le cinéma chinois, les noms sur promenade ne vous diront rien – sauf Jackie Chan, tout le monde connaît Jackie Chan *soupir*. Non, l’avenue est incontournable pour la super vue qu’elle offre de la baie. J’ai dû y passer tous les jours pendant mon séjour, parce qu’en fonction de l’heure de la journée, de la météo, et de l’endroit où l’on se met, la vue est différente.




Il y a un spectacle son et lumière quotidien, « the Symphony of Lights », qui est franchement un peu décevant. Ça vaut le coup si on n’a pas vu la skyline de nuit, sinon, pas la peine de faire le détour. Grosso modo, ce ne sont que des rayons lumineux verts comme sur la photo. You-pi, grosse ambiance didon.


Tim Ho Wan


Une bonne adresse pour les amateurs de tourisme gastronomique.

Ce restaurant étoilé Michelin n’accepte pas les réservations. Il faut donc faire la queue, parfois plusieurs heures, pour être assis. Conscient de cet état de fait, je suis allé y déjeuner à 15h, sans penser qu’en étant tout seul, on allait tout simplement me caser à une table déjà occupée.

Effectivement, on est loin de la qualité de service d’habitude associée à l’étoile Michelin en France. On commande en cochant nos plats sur un papier (vert sur la photo) mal traduit. Les serveuses, pas nécessairement aimables et complètement débordées, sont très peu présentes pour des renseignements.

Quel est l’intérêt, alors ?

Et bien un repas absolument délicieux et très copieux pour seulement 80HKD, soit moins de 8€.

Les dumplings frits sont les meilleurs que j’ai goûté, mais de toute façon tout est bon jusqu’au riz qui est un véritable délice comparé à l’horreur innommable des cantines de Tsinghua. Malheureusement les portions sont assez grosses, donc je n’ai pas pu goûter grand-chose.

Si j’avais su que c’était à deux pas de mon hôtel, j’y aurais mangé à tous les repas !

Soit dit en passant, ce n’est qu’une preuve de plus que les gens du Guide Michelin en Asie ne savent pas trop ce qu’ils fabriquent.



Les parcs !



En fait, je ne sais pas trop pourquoi, mais je m’étais fixé comme objectif de visiter un MAX de parcs. Je suis donc prêt à vous livrer mon classement des meilleurs parcs hongkongais !


Kowloon Walled City Park



Nul. J’ai gardé qu’une photo. Enfin, je veux dire, il est bien, mais dur à trouver et ne présente pas d’intérêt particulier.


Donc nul.


Hong Kong Zoological & Botanical Gardens



Donc déjà, pour le trouver, il faut NE PAS CROIRE les panneaux qui t’envoient n’importe où sur des rues comme ça :

Une fois que tu as fait douze crises de nerfs à force d’allers-retours et de tournage en rond, tu arrives et constates que ce parc, bien qu’il soit « zoological & botanical », reste moins intéressant sur ce plan que deux parcs qui suivent…



Kowloon Park





Il est grand, offre de belles vues, et on ne sait pas trop pourquoi mais ils ont mis des flamants roses au milieu.

C’est cool.

Et le gagnant de ce classement :


Hong Kong Park






Super parc public, entièrement gratuit, y compris la grande volière et le super point de vue sur les alentours. En fait, s’il y a un parc à faire à HK, c’est celui-ci. Les autres, on peut largement s’en passer (j’ai fait le test pour vous, chers lecteurs, soyez reconnaissants et envoyez-moi donc des chocolats).








Divers




Le marché aux poissons à manger




Je ne suis pas sûr que les poissons, encore vivants dans leur toute petite bassine d’eau, passent le meilleur jour de leur vie… En tout cas, les Hongkongais font attention à la fraîcheur des produits qu’ils achètent…


Le marché aux poissons à pas manger




En fait il y aussi des animaleries complètes dans ce quartier. Une curiosité touristique plutôt amusante.




Le marché aux fleurs et le marché aux oiseaux





Le marché aux oiseaux est fréquenté par deux types de personnes :

- Les touristes étrangers qui lisent tripadvisor
- Les petits vieux

Personnellement j’ai bien aimé. Bien sûr, c’est parce qu’étant seul, j’avais donc la possibilité de m’y poser un moment pour une pause photo, puis de repartir en coup de vent.



Le marché aux fleurs est un marché aux fleurs, comme son nom l’indique.

Euh… Je ne sais pas moi… Ca sent bon ?


Le Star Ferry




Il n’offre pas une vue particulièrement spectaculaire, mais il a l’avantage de coûter des clopinettes. Si on veut passer d’une rive à l’autre, la traversée en ferry peut être plus intéressante que le métro…


Golden Bauhinia Square




C’est zouli, et pas loin du ferry, côté île de Hong-Kong.


Tin Hau Temple




A la base j’étais là pour voir un marché de jade qui était en fait fermé à 90% (c’est-à-dire entièrement à l’exception de quelques étals d’arnaqueurs de rue). Du coup j’en ai profité pour jeter un œil dans ce temple pas franchement touristique.

On y voit que l’encens est décidément une chose sérieuse pour les Hongkongais (oui oui c’est de l’encens les trucs au plafond).




C'est la fin de cet article sur Hong-Kong, et encore, je n'ai pas tout mis... Ce blog se transformerait-il en guide touristique ? Pas d’inquiétudes, je reviens bientôt avec… la rentrée du second semestre ! Quelle avancée fulgurante, à un jour de ma rentrée à Audencia ! Plus que 7 mois de retard...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire