Comme je ne voulais pas me contenter de Taïwan pour mes
vacances, mon plan était de passer une semaine à Hong-Kong avant de rentrer à
Beijing, et peut-être même le nouvel an chinois. A l’époque, je n’en étais pas
encore certain, et bien sûr, pour faire les choses bien, je préférais me décider à la dernière minute, histoire de
payer un max et de me stresser jusqu’au bout.
Le problème, c’est que théoriquement, pour avoir un visa
d’entrée sur le sol taïwanais, il faut déjà avoir prévu son retour. J’ai donc
acheté un billet avec une date approximative, en me disant qu’au pire, je le
changerai.
(Je recyle mes anciens dessins parce que j'ai la flemme de dessiner)
De fait, à l’aéroport de Beijing, la fille du check-in m’a
demandé : « quand est-ce que vous repartirez de Taïwan ? ».
Alors je réponds et commence à sortir ma confirmation de
réservation, bien content de moi (« ah, fiou, ouf, didon, je l’ai pas
acheté pour rien, mon billet ! »).
Je n’avais juste pas prévu qu’elle me coupe : « haha
nan mais c’est pas la peine hein, moi je pose la question parce que c’est la
procédure hein, en vrai je m’en tape mais com-plè-te-ment ! ».
J’avais donc bel et bien acheté mon ticket pour rien du
tout.
*PUB*
La bonne nouvelle, c’est que je l’avais acheté via Ctrip, qui est un super site (sorte
d’Opodo à la chinoise – bien sûr, c’est pour des vols au départ, à destination
ou à l’intérieur de la Chine).
En gros, quelle que soit la compagnie qui opère votre vol,
si ce dernier est échangeable ou remboursable, vous contactez Ctrip, et ils
font tout pour vous. Avec ma carte de téléphone taiwanaise PourricarteTM
qui n’était pas fichue de téléphoner à l’étranger, j’étais pourtant plutôt mal
barré… mais je les ai simplement skypés, et ce sont eux qui m’ont
rappelé !
Alors que quand tu prends un vol directement sur le site d’Air
China, qui est pourtant une grrrande compagnie, tu galères comme un malade. Mais
ceci est une autre histoire…
Je ne suis (malheureusement) pas payé par Ctrip pour ce
message à caractère publicitaire.
*/PUB*
J’ai donc décidé (une fois à Taïwan et bien à la dernière
minute) de ne partir que 3 jours à HK, et surtout de partir avec le vol de 7:15,
vous savez, celui qui fait qu’on doit se lever à 3:30 du matin pour le prendre…
Remercions Cunégonde-Bertrande qui a eu la force de me dire gentiment au revoir à cette heure indue,
alors que moi, à sa place, j’aurais lancé un « ouais ouais allez salut »
avant de me remettre à ronfler.
Me voilà donc en pleine nuit à la gare routière, avec ma
valise en surpoids (on ne perd pas les bonnes habitudes). Je prends le bus,
j’arrive à l’aéroport désert (normal à 6h du mat’), désert sauf UN guichet avec
une queue interminâAâble. Le mien, de guichet, bien sûr.
J’arrive tout de même dans l’avion sans encombre, et me
retrouve à côté d’un jeune couple hongkongais qui, tout comme la majorité des
passagers, n’a fait que dormir pendant tout le vol. J’aurais bien voulu dormir
aussi, mais la spécificité de ce couple de hongkongais, c’est que la fille
dormait allongée sur les genoux de son copain, et accessoirement, sur la moitié
de mon siège. Je lui faisais des petits coups de genoux pour qu’elle
déguerpisse de mon territoire, mais à chaque fois que je m’endormais, je me
réveillais en découvrant que j’avais fait les frais d’une nouvelle invasion
pendant mon sommeil.
Heureusement, Taipei-HK n’est qu’un vol de deux heures.
Sinon, en tant que Râleur Professionnel Certifié(1), j’aurais dû
écrire 10 lignes de plus pour me plaindre. On l’a échappée belle.
(1) ou RPC, à ne pas confondre avec la République
Populaire de Chine, qui est parfaitement insignifiante comparée à ma grandeur.
J’avais hésité à prendre une auberge de jeunesse « à
pas cher » à Tsim Sha Tsui, un quartier populaire, touristique et très
central de Hong-Kong. Et puis finalement, je me suis dit « flûte, ça fait
un semestre que je dors sur une planche de bois à Beijing, je vais m’accorder 3
jours de vrai matelas avant de remettre ça pour 6 mois ! ».
Je me félicite de ce choix, parce que Tsim Sha Tsui, ça
pue : c’est noir de monde, bruyant, il y a des vendeurs de rue Indiens à
tous les coins de rues qui t’accostent avec insistance en mode « friend,
you want to buy a watch ? », bref, c’est pas le type d’endroit où on
se sent particulièrement à l’aise.
C’est ainsi que, plutôt que d’opter pour une boîte à
chaussure vétuste dans le centre de la ville, j’ai réservé un hôtel 12 étoiles
bieeen cher, quelques arrêts de métro plus au nord. La conséquence directe,
c’est que j’ai mis 50 min à le trouver. J’avais l’air tellement paumé avec mon
énorme valise d’immigrant clandestin qu’une Hongkongaise m’a demandé si j’avais
besoin d’aide, avant de m’annoncer qu’elle ne connaissait elle-même pas la rue
dont je parlais… J’ai donc tourné dans
tous les sens en désespérant, allant jusqu’à faire 4 allers-retours sur cette foutue passerelle. Alors déjà que c’te passerelle, de base, c’est une
construction du diable, mais là en plus avec mon enclume de valise qui faisait
un bruit de malade en roulant par terre, j’ai failli succomber d’une mort
atroce suite à mes ampoules aux mains.
Finalement, à force de zyeuter mon GPS google maps, j’ai
fini par comprendre où il fallait que j’aille… C’est ainsi que, quelques
minutes plus tard, les portiers de mon hôtel super luxe ont ouvert la porte à
une créature transpirante, essoufflée, échevelée, ahanante, bref : moi.
La réception m’a informé que ma chambre n’était pas prête. Je
me suis donc assis sous l’œil curieux des autres clients de l’hôtel (en vrai
ils n’en avaient rien à faire de moi mais c’est plus stylé si quand je raconte
je suis le centre du monde), et je me suis efforcé de me donner une contenance
et d’afficher un air digne tout en répétant dans ma tête : « si je
n’ai pas une douche et un lit dans 5 minutes, je me transforme en un McGyver
kamikaze et je fais un attentat explosif suicide à l’aide de ce trombone et de
ce bouton de chemise ».
Heureusement, ma douche et mon lit, je les ai eus. Je n’ai
cependant pas beaucoup profité de ma superbe chambre et de mon matelas douillet
au cours de ces 3 jours. En fait, j’ai TOUT fait pour rentabiliser à fond mon
séjour.
Voilà, l’avantage de faire du tourisme tout seul, c’est
qu’on peut aller à son propre rythme, sans s’arrêter pour se demander
« bon, on fait quoi maintenant ? », se disputer trois quarts
d’heures, bouder une heure, tenter de s’entre-assassiner une ou deux fois, puis
se remettre en route.
Là c’était très simple, j’ai tout fait au pas de course. En
3 jours, j’en ai vu, des trucs ! La preuve :
Victoria Peak
Sans doute une des attractions incontournables de HK, le Pic
Victoria, en haut duquel on monte en prenant un tram assez ancien.
Le départ du tram
Par contre, quand on y va, mieux vaut prévoir son coup.
Parce que l’heure et demie de queue promise par tous ceux qui t’en parlent,
ben, elle est bien réelle. Alors quand tu es un touriste solitaire et que la
batterie de ton portable lâche dès les premières minutes de queue… Ben tu t’ennuies
comme un rat mort.
La dernière demi-heure de queue
Bien sûr, la vue vaut le coup ! Les photos rendent
toujours et inévitablement bien. Le principal problème c’est que tu auras
exactement la même photo que les milliers d’autres touristes qui viennent
chaque jour en haut de ce point de vue.
L'espèce de mall sur lequel on monte pour avoir la vue (moyennant pognon, bien évidemment)
Autre chose à prévoir : la météo ! Car la queue,
tu la fais quasi exclusivement dehors.
Donc quand tu y vas dans l’après-midi, que tu restes pour le coucher de soleil,
et que tu repars après, et bien, il peut t’être utile de savoir que la
température va chuter de 15°C, et que le vent va souffler à une vitesse moyenne
de 210km/h, et que la petite veste que tu as pris soin d’emporter avec toi et
de te trimbaler toute la journée malgré la chaleur, elle ne va faire que
retarder ton décès par congélation (ça sent suffisamment le vécu ou bien faut-il
que j’en rajoute ?).
Je crois qu’il y a des bus qui vont aussi en haut du pic. Je
n’ai pas réussi à les trouver, mais ça vaut sans doute davantage le coup que
d’attendre 1h30 pour prendre un tramway qui monte simplement une pente à 45°
(« mais c’est rigolo » diront certains moutons qui feraient mieux de
se taire et de brouter).
Ngong Ping 360, Great Buddha et Po Lin Monastery
Ngong Ping 360, c’est la télécabine(2) qui mène
au grand buddha sur l’île de Lantau.
J’y suis allé un matin très tôt pour ne pas avoir de queue
(on voit que j’ai été traumatisé par le Victoria Peak), et je n’en ai pas
eu ! J’étais même tout seul dans ma cabine. En revanche, il y avait une
telle brume qu’au cours du trajet aérien (d’une dizaine de minutes), je ne
voyais ni devant, ni derrière, ni le ciel, ni le sol. Bref, j’étais comme dans
une autre dimension isolée du monde, avec de temps en temps une cabine vide qui
passait à côté de moi en sens inverse. Très étrange.
Le Buddha est impressionnant. Il faut payer pour monter et
aller à l’intérieur. Je ne suis pas convaincu que l’intérieur en vaille le coup
(mais la montée si, donc peu importe), en revanche le repas qui vient avec le
billet, et qui est servi au Po Lin Monastery est une initiative plutôt
sympa !
Le billet du Ngong Ping 360 peut être couplé avec 1 ou 2 « expériences
3D patati patata » (je ne sais plus comment ils qualifiaient tout
ça). J’en ai fait une sur la vie de Buddha pour voir.
Bon, c’était un dessin animé quoi.
Bref, pas la peine d’ouvrir votre porte-monnaie, à moins
d’être un grand amateur de ce genre de choses, c’est-à-dire un enfant de 3 à 6
ans.
Les Hongkongais aiment l’encens.
Ce type devait avoir un sacré truc à demander…
(2) Satisfait, Charles ?
Chi Lin Nunnery
Très joli. Là encore, c’est architecturalement très
différent de Beijing et de Taïwan.
Wong Tai Sin Temple
Pas loin de la Nunnery, ce temple est assez sympa. Je pense
qu’à la date où j’y suis allé, j’ai encore eu droit à la foule du nouvel an.
Quand j’y étais, c’était un véritable temple à la IKEA, où le flot de touristes
et de pratiquants était guidé par des barrières et n’allait que dans un sens.
Il y avait des panneaux qui disaient : « achetez vos offrandes avant
d’entrer, après, c’est trop tard, pas de retour en arrière ! ».
Ten Thousand Buddha Temple
Ce temple n’est à la base pas très touristique, et pour
cause : il est plutôt isolé. Il faut le trouver, caché derrière un immeuble au
fond d’une ruelle, vers une station de métro plutôt loin du centre. Mais ses
bonnes notes sur Tripadvisor en ont fait une attraction montante. Il faut bien
dire que ces centaines de statues de Buddha, toutes plus ridicules les unes que
les autres, sont assez originales :
Il faut avoir de bonnes jambes pour monter tout en haut, surtout si comme moi, on est pressé.
J’étais pressé tout au long de mon séjour, histoire de voir
le plus de coins possibles (j’ai grosso modo passé trois jours à courir, et je
revenais le soir avec des pieds en sang).
Mais j’étais d’autant plus pressé que j’ai décidé de visiter
ce temple à moins d’une heure de sa fermeture. Je me suis donc engouffré dans
le métro, je l’ai cherché à la hâte et ai gravi le flanc de la montagne au pas
de course.
L’avantage, c’est que j’ai eu droit à la jolie lumière du
soir une fois arrivé au sommet.
Quant à savoir s’il y effectivement 10 000 buddhas, et
bien je n’en suis pas sûr (vous croyiez que j’allais compter ?). Mais si
on inclut les mini-statuettes qui tapissent les murs du kitchissime temple, ça
fait sans doute le compte.
Photo prise en mode furtif parce que c'était interdit
Je ne sais pas comment on fait pour garder son sérieux
pendant la prière dans un temple comme celui-ci…
Avenue Of The Stars
L’incontournable
de Hong-Kong. Pas pour leur contrefaçon du walk of fame hollywoodien, car honnêtement, si comme moi vous ne
connaissez pas le cinéma chinois, les noms sur promenade ne vous diront rien –
sauf Jackie Chan, tout le monde connaît Jackie Chan *soupir*. Non, l’avenue est
incontournable pour la super vue qu’elle offre de la baie. J’ai dû y passer tous
les jours pendant mon séjour, parce qu’en fonction de l’heure de la journée, de
la météo, et de l’endroit où l’on se met, la vue est différente.
Il y a un spectacle son et lumière quotidien, « the Symphony of Lights », qui est
franchement un peu décevant. Ça vaut le coup si on n’a pas vu la skyline de nuit, sinon, pas la peine de
faire le détour. Grosso modo, ce ne sont que des rayons lumineux verts comme
sur la photo. You-pi, grosse ambiance didon.
Tim Ho Wan
Une bonne adresse pour les amateurs de tourisme
gastronomique.
Ce restaurant étoilé Michelin n’accepte pas les
réservations. Il faut donc faire la queue, parfois plusieurs heures, pour être
assis. Conscient de cet état de fait, je suis allé y déjeuner à 15h, sans
penser qu’en étant tout seul, on allait tout simplement me caser à une table
déjà occupée.
Effectivement, on est loin de la qualité de service d’habitude
associée à l’étoile Michelin en France. On commande en cochant nos plats sur un
papier (vert sur la photo) mal traduit. Les serveuses, pas nécessairement aimables et complètement
débordées, sont très peu présentes pour des renseignements.
Quel est l’intérêt, alors ?
Et bien un repas absolument délicieux et très copieux pour
seulement 80HKD, soit moins de 8€.
Les dumplings frits sont les meilleurs que j’ai goûté, mais
de toute façon tout est bon jusqu’au riz qui est un véritable délice comparé à
l’horreur innommable des cantines de Tsinghua. Malheureusement les portions
sont assez grosses, donc je n’ai pas pu goûter grand-chose.
Si j’avais su que c’était à deux pas de mon hôtel, j’y
aurais mangé à tous les repas !
Soit dit en passant, ce n’est qu’une preuve de plus que les
gens du Guide Michelin en Asie ne savent pas trop ce qu’ils fabriquent.
Les parcs !
En fait, je ne sais pas trop pourquoi, mais je m’étais fixé
comme objectif de visiter un MAX de parcs. Je suis donc prêt à vous livrer mon
classement des meilleurs parcs hongkongais !
Kowloon Walled City Park
Nul. J’ai gardé qu’une photo. Enfin, je veux dire, il est
bien, mais dur à trouver et ne présente pas d’intérêt particulier.
Donc nul.
Hong Kong Zoological & Botanical Gardens
Donc déjà, pour le trouver, il faut NE PAS CROIRE les
panneaux qui t’envoient n’importe où sur des rues comme ça :
Une fois que tu as fait douze crises de nerfs à force
d’allers-retours et de tournage en rond, tu arrives et constates que ce parc, bien
qu’il soit « zoological & botanical », reste moins intéressant
sur ce plan que deux parcs qui suivent…
Kowloon Park
Il est grand, offre de belles vues, et on ne sait pas trop
pourquoi mais ils ont mis des flamants roses au milieu.
C’est cool.
Et le gagnant de ce classement :
Hong Kong Park
Super parc public, entièrement gratuit, y compris la grande volière et le super point de vue sur
les alentours. En fait, s’il y a un parc à faire à HK, c’est celui-ci. Les
autres, on peut largement s’en passer (j’ai fait le test pour vous, chers lecteurs, soyez
reconnaissants et envoyez-moi donc des chocolats).
Divers
Le marché aux poissons à manger
Je ne suis pas sûr que les poissons, encore vivants dans
leur toute petite bassine d’eau, passent le meilleur jour de leur vie… En tout
cas, les Hongkongais font attention à la fraîcheur des produits qu’ils achètent…
Le marché aux poissons à pas manger
Le marché aux fleurs et le marché aux oiseaux
Le marché aux oiseaux est fréquenté par deux types de personnes :
- Les touristes étrangers qui lisent tripadvisor
- Les petits vieux
- Les petits vieux
Personnellement j’ai bien aimé. Bien sûr, c’est parce
qu’étant seul, j’avais donc la possibilité de m’y poser un moment pour une
pause photo, puis de repartir en coup de vent.
Le marché aux fleurs est un marché aux fleurs, comme son nom
l’indique.
Euh… Je ne sais pas moi… Ca sent bon ?
Le Star Ferry
Il n’offre pas une vue particulièrement spectaculaire, mais
il a l’avantage de coûter des clopinettes. Si on veut passer d’une rive à
l’autre, la traversée en ferry peut être plus intéressante que le métro…
Golden Bauhinia Square
C’est zouli, et pas loin du ferry, côté île de Hong-Kong.
Tin Hau Temple
A la base j’étais là pour voir un marché de jade qui était
en fait fermé à 90% (c’est-à-dire entièrement à l’exception de quelques étals
d’arnaqueurs de rue). Du coup j’en ai profité pour jeter un œil dans ce temple
pas franchement touristique.
On y voit que l’encens est décidément une chose sérieuse
pour les Hongkongais (oui oui c’est de l’encens les trucs au plafond).
C'est la fin de cet article sur Hong-Kong, et encore, je n'ai pas tout mis... Ce blog se transformerait-il en guide touristique ? Pas
d’inquiétudes, je reviens bientôt avec… la rentrée du second semestre ! Quelle avancée fulgurante, à un jour de ma rentrée à Audencia ! Plus que 7 mois de retard...
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