mardi 9 octobre 2012

J-0

Le jour du départ

En fait, le moment où tu réalises que tu t’en vas pour un an, c’est quand tu dois continuer à fouler le sol de l’aéroport avec ton passeport et ta carte d’embarquement, alors que ta famille reste derrière à te faire des signes de la main.

Et puis après il est trop tard pour faire machine arrière.

Et d’un seul coup tu es dans l’avion avec les autres passagers (90% de Chinois). Bien sûr les plus bruyants d’entre eux sont ceux qui jouent aux cartes dans la rangée d’à côté, et tu as oublié d’emporter des boules Quiès.

J’ai choisi Air China plutôt qu’Air France parce que c’était environ trois fois moins cher. L’avion est en fait tout aussi bien et quelques places restent vides, ce qui s’avère plutôt agréable si celle d’à côté l’est.
Chaque passager a son écran personnel pour écouter de la musique ou se gaver de films (au bout du premier film j’ai cassé le mien mais bref).








Et puis tu descends de l’avion et c’est un nouveau monde qui se présente à toi. L’aéroport est immense.

Alors, on pourrait se dire qu’avec de telles infrastructures tout serait fluide et rapide mais en fait pas du tout, tu dois quand même faire la queue (ça ressemble plus à une marée humaine mais bon) pendant une heure, juste pour qu'un type regarde ton visa et prenne une photo de toi.















Ensuite il faut prendre un monorail qui t’emmène MEGA LOIN pour récupérer tes bagages.

Inutile de le préciser, les miens étaient lourds, si lourds que j’ai dû payer des frais supplémentaires. Genre 110€ de frais. J’avais fourré 28kg de vêtements, médicaments, appareils électriques, objets divers et bidules inutiles dedans. J’avais vraiment peur d’oublier quelque chose ou de partir sans LE truc crucial. J’aurais pris un marteau piqueur avec moi si j’avais pu.



Bien sûr je ne l’ai pas fait, mais comme je suis un peu gogol j’ai bien pris soin d’emporter dans mon bagage cabine un couteau suisse, une paire de ciseaux et un scalpel (pour faire des cartes de vœux, je précise. Je ne suis pas tueur en série dans mon temps libre). Tous ces objets essentiels m’ont été confisqués, ce qui, aujourd'hui encore, est un souvenir éminemment douloureux pour moi (je pleure toutes les nuits en repensant à ce sombre épisode de ma triste vie).

Une fois confisqués ces bienaimés ustensiles, j’ai dû refermer mon sac ce qui m’a pris une éternité et demie vue que j’y avais empilé (à la "Tetris") 9,999kg de bordel (après avoir vu le poids de ma valise, le guichetier de la compagnie aérienne m’a fait peser mon bagage à main « pour voir ». La limite c’était 10kg).

Bref, j’avais tellement peur de m’être fait piquer ma valise pendant que je faisais la queue à l’autre bout de l’aéroport que je me suis à peu près mis à courir. Qu’allais-je faire sans mes vêtements, mon mug en plastique et mes cotons-tiges ? IN-DIS-PEN-SABLES.

Bien sûr, c’était de la pure paranoïa : quand je suis finalement arrivé (en dernier), ma valise m’attendait sagement en tournoyant sur le tapis roulant.


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